Comme promis lors de l'assemblée générale du club, voici le compte rendu de notre entraîneur général Eric Lafalize sur la saison qui vient de s'écouler.
"Vous aurez toutes et tous lu et entendu dans les commentaires des entraîneurs des diverses sections les excellents résultats de toutes les équipes engagées dans le club.
Un bilan général qui a apporté aux joueuses comme aux entraîneurs sa dose de satisfactions rationnelles comme émotionnelles.
Ces résultats ayant été longuement listés, je vais donc sortir quelque peu du cadre en vous peignant une idée de l’entraînement….Petit tour du propriétaire….
Pour les Cadettes restantes, entourées chaque fois de certaines minimes, on enregistre des progrès techniques qui ont permis d’enfin faire des entraînements dignes de ce nom. On est loin de la plaine de jeux d’il y a trois ans. Chaque séance a trouvé en général des joueuses sérieuses et appliquées, répondant parfaitement aux exercices qui étaient proposés. Une agréable surprise.
Pour les Minimes, il s’agit certainement de la plus grosse satisfaction. J’ai trouvé dans ce groupe une modification des comportements par rapport à leurs années benjamines qui n’avaient pas été faciles.
Une équipe engendrant un bien meilleur climat positif et une plus grande implication à l’entraînement. Des filles plus concentrées sur la tâche sportive, et qui commencent à assimiler et à répondre aux critiques positives comme négatives. On perçoit chez elles les prémices d’un travail autonome. Pour résumer en un seul mot : CONTINUEZ !
Les Benjamines 2, composées de 1ère année et de débutantes ont apporté également leur lot de satisfactions à l’entraînement. A l’écoute et prédisposées à trouver leur plaisir dans le jeu volley-ball, elles ont répondu présentes à tous les types d’entraînements qui leur ont été proposés. La translation de ce plaisir s’est vue sur les différents plateaux, avec des matches bien agréables à regarder.
L’exceptionnel bilan des Benjamines 1 est sans doute l’arbre qui cache la forêt.
Ne nous voilons pas la face. La gestion de ce groupe fut difficile. Encore plus que les minimes actuelles à leur âge.
La saison avait pourtant bien commencé avec un groupe qui semblait à l’écoute, sans caractères dominateurs difficiles à gérer.
Grave erreur. Dès janvier, il fallait passer plus de temps à la gestion mentale et aux frictions internes qu’aux entraînements technico-tactiques.
La faute à qui ? Probablement à tous.
Comme je l’avais déjà dit pour le groupe précédent la saison passée, le fait d’avoir une vision très axée compétition Championnat – Coupe de France, à laquelle il faut également ajouter le fait que la plupart de ces filles soient retenues en Sélection, crée dans les esprits une obligation de résultats.
Pas facile à gérer pour ces jeunes qui n’ont pas encore les planches techniques mais surtout mentales pour répondre aux diverses exigences demandées par les entraîneurs concernés, et à l’obligation de résultats créée par leur environnement extérieur (club, parents, ligue…)
Ne tirons donc pas sur l’ambulance et essayons plutôt de tirer parti des enseignements de cette saison pour mieux faire face l’an prochain dans toutes nos équipes.
Avec à mes yeux un but : amener la joueuse dans des dispositions mentales les plus favorables pour lutter en compétition.
La diminution des aptitudes techniques ou tactiques découle de blocages mentaux parfois visibles avant la compétition. Face à la peur de l’adversaire, crainte de l’échec ou appréhension du succès, certaines déchargent leurs responsabilités sur leur environnement extérieur.
La tension avant un match important est nécessaire et positive tant qu’elle ne devient pas facteur de stress paralysant.
Il faut donc parvenir à réguler cet état de tension chez nos joueuses. Notamment par un entraînement qui les mette sous tension, afin d’acquérir contrôle de soi et adaptations face à diverses difficultés ou exigences.
Grâce à l’entraînement et la réussite d’exercices, la jeune joueuse pourra trouver de solides points d’ancrage pour écarter ses doutes.
D’autre part, l’essentiel en compétition demeure la volonté, épaulée par le désir de réussir, et qui mène au plaisir.
Certaines s’imaginent avoir des qualités athlétiques qu’elles ne possèdent pas encore et se croient parvenues à un degré de perfectionnement dont elles sont encore loin. Ce manque de connaissance de sa valeur et de ses aptitudes se manifeste par une absence de discernement. Cela empêche de dominer les circonstances ou des situations nouvelles.
Hors des habitudes techniques et tactiques acquises, certaines sont vite résignées et démissionnent facilement car elles ne trouvent pas de solutions.
Parfois car elles ont atteint la limite. Mais le plus souvent, car elles n’ont pas la maîtrise mentale pour surmonter les difficultés.
Pour l’entraîneur, diagnostiquer les capacités et les possibilités d’atteindre un certain niveau chez la joueuse n’est pas la plus grande des difficultés. Par contre, connaître les traits propres à chaque individu et mettre à nu son véritable profil psychologique, ensuite le faire évoluer individuellement et dans une dynamique de groupe, peut s’avérer être un fameux parcours du combattant.
L’entraînement doit donc à la fois leur permettre de reculer leurs limites mais aussi être dans le perpétuel dépassement réajusté de soi, via courage physique et force morale.
Mais il ne peut porter ses fruits que si la joueuse met sa conscience intelligente au service des exercices et critères de réussites demandés par le coach.
S’entraîner, c’est directement être responsable de ses actions, se former avec rigueur, méthode et persévérance. Avoir la volonté de toujours mieux faire et s’éprouver dans le goût à l’effort pour améliorer son rendement.
Quand le geste commence à être plus assuré, le sentiment de la difficulté vaincue devient l’élément essentiel de l’euphorie vers l’envie de continuer à progresser.
Pour l’ensemble du club, ma première année a été celle de l’inventaire du matériel humain à disposition, des prérequis et des acquis.
La deuxième était l’année du diagnostic sur les capacités individuelles et les corrections à apporter. La troisième, celle du pronostic , de la prévision des performances que chacune peut atteindre.
La quatrième sera celle de l’orientation.
1.D’un côté la sélection des joueuses les plus aptes et les plus volontaires pour tendre vers la performance et la compétition par une intensification de l’entraînement.
L’augmentation du volume d’entraînements pour les filles qui disposent de certaines capacités, de désirs d’objectifs, est obligatoire si l’on veut continuer à tenir tête aux grosses écuries de la formation de jeunes.
J’entends déjà le traditionnel : « oui, mais il y a les études… ».
Un argument qui, je le dis au travers de nombreuses expériences, sera vite balayé si la joueuse parvient à s’éduquer sur l’organisation de sa journée (études, entraînements, temps de repos, sommeil, alimentation,…). En général, après quelques temps d’adaptations, la joueuse motivée sportivement s’en tire bien, sinon mieux, scolairement.
2.De l’autre, les joueuses qui recherchent le simple fait de se retrouver, jouer ensemble et passer un bon moment en faisant du sport.
Cette différenciation devrait être profitable au club pour que toutes puissent exprimer leurs potentialités suivant leur niveau de motivation, de leurs capacités physico-techniques et des dispositions psychologiques.
A toutes, tous mes souhaits d’une excellente saison 2013-2014."
ERIC LAFALIZE
Juin 2013